COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, vendredi 4 mars 2016
Le pape François ne s’oppose pas à ce que le mariage civil puisse être restauré en France par une union civile spécifique (sans filiation) pour les couples homosexuels
Deux récentes rencontres viennent en attester, entre le vote italien d’une union civile sans adoption et la publication de l’exhortation apostolique sur la famille intégrant les personnes homosexuelles : en deux jours, le pape François a successivement reçu les leaders pro-union civile de l’opposition française au « mariage pour tous » : lundi 29 février Virginie Tellenne-Frigide Barjot (droite), et le lendemain, une délégation des Poissons roses (gauche).
Ces deux rencontres françaises ont eu lieu quatre jours seulement après le vote par le Sénat italien, jeudi 25 février 2016, d’un contrat d’union civile pour les couples homosexuels d’où a été retirée l’adoption, après des manifestations massives soutenues par l’église italienne, dont l’évêque de Rome. L’Italie marque, après la Croatie, la Slovénie, la Macédoine, la Grèce, une nouvelle étape dans le respect de la filiation biologique et du mariage en Europe, et ce sans discriminer les couples de personnes de même sexe. Cette législation est conforme à l’arrêt Oliari et autres contre Italie de la Cour européenne des Droits de l’Homme du 21 juillet 2015 qui enjoignait à l’Italie de se doter d’une union spécifique pour les couples homosexuels, en considérant pour cela que le mariage ne fait pas consensus dans l’Union européenne.
C’est donc le lundi 29 février que Virginie Tellenne-Frigide Barjot, leader des manifs millionnaires de 2013 en militante de l’union civile anti-« mariage » homosexuel et aujourd’hui présidente de L’Avenir pour Tous pro-filiation biologique, était invitée à la messe matinale de la maison Sainte Marthe, célébrée par le pape François. Cette invitation faisait suite à une demande explicite de l’intéressée sur sa mission de laïque citoyenne chrétienne engagée, et à l’envoi de son livre « L‘Humain plus fort que le marché » (Editions Salvator, novembre 2015) consacré au rétablissement en 2017 de la filiation biologique par une union civile sans filiation. A l’issue de la célébration, la présidente de L’Avenir pour Tous a pu s’entretenir avec le pape François et lui demander les yeux dans les yeux, entourée de ses enfants : « Saint-Père, ai-je votre bénédiction pour poursuivre ma mission de changer en France la loi de mariage homosexuel en une union civile sans filiation ? » A ces mots prononcés distinctement en français – que le Saint Père comprend très bien –, le pape François a acquiescé de la tête et répondu tout aussi clairement : « Si, si, claro que si !«
Un journaliste anonyme et présent dans la salle, témoin de la scène, a pu rapporter ces propos sans s’être, à aucun moment, concerté avec Virginie Tellenne, tandis que de nombreuses retombées presse, concordantes et consultables ici, n’ont pas été démenties à ce jour.
Le lendemain, mardi 1er mars, le pape François recevait une délégation des Poissons roses, et du Pacte Civique, courants chrétiens de gauche proches du parti socialiste dont plusieurs leaders (Philippe de Roux, Jérôme Vignon, Pierre-Yves Gomez, Pascal Ollier…) avaient participé aux Manifs pour Tous avec Frigide Barjot en janvier et mars 2013, et sont toujours favorables à la restauration de la filiation biologique par la reconnaissance des unions homosexuelles et de la sincérité de l’amour homosexuel.
Il n’est aucunement question ici d’instrumentaliser les propos tenus par le pape, ni de polémiquer avec ceux qui défendent sur les réseaux sociaux leur point de vue religieux, hostile à toute forme de reconnaissance civile des unions homosexuelles, en dehors de tout principe de laïcité ou d’une suffisante prise en compte du rapport des forces politiques en présence.
Mais en pleine année de la Miséricorde et à quelques jours de la publication de l’exhortation apostolique du synode qui, d’après le Saint Père, sera fidèle à la demande des pères synodaux, notamment en ce qui concerne l’art. 76 sur les familles ayant en leur sein de personnes à tendance homosexuelles, L’Avenir pour Tous se félicite de voir que le pape François bénit celle et entend ceux qui œuvrent pour restaurer la filiation biologique par la reconnaissance d’un contrat spécifique aux personnes homosexuelles, sans analogie filiative ni procréatrice avec le mariage.
Sans craindre désormais d’opposition publique de la part des catholiques fidèles à leur pape, L’Avenir pour Tous se sent par les gestes et dires du pape François, fortement encouragé dans sa mission, dans le champ du politique, de rassembler les Français concernés par la réforme de la loi Taubira en union civile sans filiation. Tout cela en vue de peser sur les candidats aux élections présidentielles de 2017, alors qu’ils sont déjà en pleine écriture des programmes électoraux.